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vendredi 27 mai 2011

Wade fête ses 85 ans...



Politique Mots Clés: Abdoulaye wadePresidentAnniversaireSenegal
Dimanche 29 mai, Abdoulaye Wade fête ses 85 ans. Après Robert Mugabe (Zimbabwe), son aîné de deux ans, il est le doyen des présidents africains en exercice. Candidat à sa propre succession en 2012, il aura 86 ans cette année-là. S’il est réélu, pour cinq ans, il quittera le pouvoir à 91 ans. Un âge où, généralement, ses congénères ont cessé toute activité depuis belle lurette et s’attellent, dans l’ombre, à réaliser ou faire réaliser leurs dernières volontés.
Me Wade ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, qui a accédé au pouvoir en 2000, la retraite, c’est pour plus tard. Dans six ans, au bout de 17 ans à la tête du Sénégal. Et après qu’il aura réalisé ses ‘rêves’ pour son pays. Est-ce bien raisonnable pour un octogénaire qui, dit-on, serait gravement malade ?
Prenant prétexte de son 85e anniversaire, Wal Fadjri a posé le débat sur les vraies motivations du chef de l’Etat : pourquoi, à 85 ans, le fondateur du Pds et théoricien du Sopi, au lieu de se tailler dès maintenant un costume de patriarche africain, style Mandela, préfère rester dans la mêlée, entre ses cadets, ses enfants et ses petits-enfants ?
Sur la question, les positions divergent. Ses partisans ne tergiversent pas. Selon eux, la maladie de Wade n’existe que dans l’imagination fertile de ses contempteurs en panne d’idées, à court d’arguments et en quête d’une improbable crédibilité. Le chef de l’Etat serait bien portant, se plaisent-ils à marteler, et s’il est candidat pour un troisième mandat, c’est qu’il veut placer le Sénégal sur les rampes du développement.
Ailleurs, d’autres sons de cloche tonnent. Les auteurs des notes discordantes sont convaincus de l’invalidité et de l’incapacité de Wade à assumer la charge suprême. Pour eux, son entêtement à se présenter à la présidentielle de 2012 cache mal des motivations peu avouables, peu catholiques.
Certains le soupçonnent de vouloir chauffer le fauteuil présidentiel pour son fils, Karim Wade. Rien de moins. D’autres, moins sévères, estiment qu’il est victime de son entourage. Ces caciques du Pds qui, selon l’opposition, sont incapables d’exister sans Wade, et pour lesquels une vie hors des allées du pouvoir serait un enfer.
Chacun a défendu sa position dans nos colonnes. Avec force arguments. Mais Walf est allé au-delà des querelles de chapelles. Nous avons labouré par-delà le champ politique.
Dans un Sénégal où plus de 50 % de la population a moins de 20 ans, où le jeunisme ambiant est discriminant, nous avons ouvert une fenêtre sur la condition des personnes âgées. Et là, nous sommes tombés sur une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle.
D’abord la bonne : être une personne d’âge avancé n’est pas une fatalité. Il ne rime pas toujours avec maladie. Quoique vers 60, 70, 80 piges et plus, l’organisme répond difficilement. Alors, à bas les préjugés !
La mauvaise nouvelle : au Sénégal, il se pose un véritable problème de prise en charge de nos papys. Coincées entre l’exiguïté des habitations urbaines et le manque de structures adaptées à leur statut dans les campagnes, les personnes âgées sont de plus en plus à l’étroit au sein des familles sénégalaises qui se nucléarisent.
Une solution se profile, mais elle fait peur. Pour permettre à nos parents, grands-parents et arrières grands-parents de vieillir dignement, les maisons de retraite (ou de repos) s’annoncent un passage obligé. Sacrilège ! Les occidentaux l’ont fait. Certains pays africains anglophones l’ont déjà expérimenté. Dans les pays de l’Afrique francophone, la méthode n’est pas d’actualité. Les lignes sont figées à ce niveau.
Pour combien de temps encore ? Selon le Dr Ousseynou Kâ, gériatre au poste de santé de Ouakam, l’option heurte les esprits puritains, mais elle s’impose. Toutefois, le médecin signale que la meilleure manière de vieillir en toute autonomie, c’est de s’assurer une jeunesse saine. Autrement dit, rien ne sert de courir, il faut partir à point.

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